Kotor - Kotorski Zaliv

Kotor est l'une des villes médiévales les mieux conservées de l'Adriatique et est doublement inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le patrimoine mondial de l'UNESCO comprend la baie naturelle avec la région historico-culturelle "Baie de Kotor" et la ville de Kotor avec les ouvrages de défense vénitiens des 16ème et 17ème siècles - la Stato da Terra et la West Stato da Mar.

La ville, située au pied de la montagne Stirovnik, haute de 1749 m, abrite de nombreux monuments, comme la cathédrale romane de Saint Tryphon, datant du 12e siècle, qui est la plus grande église romane encore conservée de l'Adriatique orientale. La vieille ville est tout aussi imposante, tout comme les murs de défense et les fortifications qui s'étendent sur 4,5 km directement au-dessus de la ville et le long de la rivière Scurda.

Le port naturel offrait une protection favorable, ce qui attira dès le 3e siècle avant J.-C. les Illyriens, suivis plus tard par les Grecs et les Romains. En 168 av. J.-C., Kotor est mentionnée comme Ascrivium ; c'est à cette époque que les Romains commencent à s'y installer. A l'époque impériale, la ville faisait partie de la province de Dalmatie. A la fin du 3ème siècle, l'empereur Dioclétien a rattaché Kotor à la nouvelle province de Praevalitana.

En réaction à la migration des peuples, Kotor a été fortement fortifiée à l'époque byzantine. L'empereur Justinien fit d'abord construire une forteresse près d'Ascrivium en 535. Mais en 840, la ville fut pillée par une flotte de Sarrasins. En 1242, la ville fut à nouveau détruite, cette fois-ci lors de la tempête mongole.

Au 14e siècle, Kotor avait joué un tel rôle dans le commerce en mer Adriatique qu'elle se retrouva en concurrence avec Venise et la République de Raguse (Dubrovnik). Lorsque, après la mort du tsar Dušan (1355), l'Empire serbe, auquel Kotor a appartenu pendant près de 200 ans, s'est effondré, les Vénitiens ont attaqué la ville en 1369, l'ont conquise et détruite. Après une brève appartenance à la Hongrie et à la Bosnie, Kotor devint une république indépendante en 1391. Durant cette période, elle dut souvent affronter des conflits avec les Balšići. En 1420, la ville se plaça sous la protection de Venise et perdit de plus en plus son indépendance. Depuis le 16e siècle, le Provveditore pour l'Albanie vénitienne avait son siège à Kotor. En 1564, de nombreux bâtiments de Kotor furent endommagés par un grave tremblement de terre. Lors du tremblement de terre de 1667, plus de la moitié des bâtiments furent détruits ou endommagés.
Après la chute de la République de Venise en 1797, la ville fut attribuée à l'Autriche lors de la paix de Campo Formio. De 1805 à 1814, la région fut occupée par la France. A partir de 1815, Kotor devint chef-lieu de district de la couronne autrichienne de Dalmatie. Les Autrichiens firent du port une base pour la marine impériale et royale. Pendant la Première Guerre mondiale, les sous-marins et les navires autrichiens stationnèrent dans la baie. Du 1er au 3 février 1918, des marins de la flotte, pour la plupart condamnés à l'inactivité, y ont mené la révolte des marins de Cattaro. La révolte des marins fut l'un des premiers signes de l'effondrement des puissances centrales. Il s'agissait en outre d'un précédent politiquement très explosif, qui reflétait l'atmosphère révolutionnaire après la victoire des bolcheviks, même en Europe occidentale. 6000 marins sur 40 navires de la flotte de guerre austro-hongroise participèrent à la révolte ; ils commencèrent à hisser des drapeaux rouges le 1er février. Les marins désarmèrent les officiers et formèrent des conseils de marins. Après avoir été violemment réprimés, les meneurs de la révolte ont été fusillés le 11 février 1918 près de Cattaro. Aujourd'hui, une plaque commémorative dans la forteresse fait référence à Frantisek Ras (Franz Rasch), Jeroko Sizgoric, Mate Brnicevic et Anton Grubar. Dans la littérature germanophone, la révolte est particulièrement connue grâce au drame Les marins de Cattaro du dramaturge Friedrich Wolf.

En 1918, Kotor a rejoint le royaume de Yougoslavie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville et le port de guerre ont été occupés par les troupes italiennes au cours de la campagne des Balkans début avril 1941 et ont été rattachés au royaume d'Italie en juin 1941 avec les environs en tant que province de Cattaro. Après l'armistice italien avec les Alliés en septembre 1943, la 118e division de chasseurs de la Wehrmacht occupa Kotor. Kotor était également un port de guerre important à l'époque yougoslave, notamment dans la Yougoslavie socialiste. Avec la dissolution de l'armée après la déclaration d'indépendance du Monténégro en 2006, toutes les installations militaires ont été abandonnées.