Peenemünde

Description

NV Cruising Guide

Navigation

L'approche du port non balisé se fait à partir de la bouée 16 du chenal principal dans le Peenestrom avec un angle de 50° vers le passage indiqué en rouge/vert entre les dalots près de la jetée du port.

Postes d'amarrage

Les yachts à gaz sont amarrés à des emplacements (environ 20) marqués en vert sur la jetée sud-ouest, sur des profondeurs d'eau comprises entre 2 et 2,7 m.

Le quai de l'association de pêche est réservé aux locaux.

Environs

Le port offre des prises de courant sur la jetée. Des possibilités limitées de faire des achats se trouvent dans la localité voisine de Peenemünde.

Le musée des sous-marins et des fusées se trouve à proximité immédiate du port.

NV Land Guide

Chapelle de Peenemünde

On sait moins qu'à l'époque nazie, Peenemünde abritait un camp de concentration dont les détenus étaient exploités comme main-d'œuvre pour la construction et l'extension du centre d'essai de fusées. La rubrique "Curiosités" de la description du port de Karlshagen contient quelques informations qui méritent d'être lues et qui montrent le côté sombre de l'histoire de Peenemünde. En effet, la plupart du temps, Peenemünde est exclusivement associée à l'excellent progrès technique qui a marqué une époque dans le domaine de l'aéronautique et de l'aérospatiale et qui a été réalisé par les centres d'essai de fusées de l'armée de terre et de l'armée de l'air de la Wehrmacht. La fusée A 4 développée à Peenemünde est considérée comme le précurseur de toutes les fusées spatiales civiles. L'utilisation militaire de cette technique comme arme de destruction était bien entendu actuellement le véritable objectif de la recherche. Les fusées V 1 et V 2 construites à Peenemünde, élevées au rang d'"armes miraculeuses" par la propagande, ont effectivement été utilisées contre l'Angleterre.

En 1936, soit trois ans avant le début de la Seconde Guerre mondiale, une activité de construction inimaginable a débuté autour de Peenemünde et Karlshagen : Des bunkers de stockage, des bureaux d'études, des lotissements, des installations portuaires, un aérodrome, de nouvelles routes, des ateliers, des laboratoires, une centrale thermique, une liaison ferroviaire rapide vers Berlin, des rampes de lancement de fusées ont été créés de toutes pièces pour produire des fusées qui devaient plus tard donner naissance aux "armes miraculeuses".

Pour atteindre cet objectif, aucune dépense n'était trop élevée et aucun scientifique trop cher. On dit que 40.000 personnes, principalement des détenus du camp de concentration "Dora", ont travaillé dans les pires conditions dans des installations souterraines aux multiples ramifications. L'ancien village de pêcheurs de Karlshagen a également dû céder la place aux nouvelles installations.

Peu de gens ont réussi à s'échapper "de l'enfer". Ainsi, l'aviateur Mikhaïl Petrovitch Deviatev et quelques compagnons d'armes ont réussi à "capturer" un avion de type Heinkel "He111" dans des circonstances dramatiques. Certes, un obus antiaérien soviétique les a touchés derrière les lignes, mais ils ont réussi à se poser sur le ventre. Bien des années plus tard, Deviatev n'était plus en mesure de déterminer avec précision l'emplacement des fosses communes, car les installations de Peenemünde avaient été dynamitées presque jusqu'au moindre détail et la forêt s'est aujourd'hui étendue là où se trouvent les tombes.

10 000 spécialistes, dont près de 2 000 scientifiques à eux seuls, ont participé au projet d'armes V dans le plus grand secret. Parmi eux se trouvait le célèbre professeur Wernher von Braun, qui a contribué à la découverte de Peenemünde comme site d'essai. Les habitants de Peenemünde ont été évacués, la forêt a été achetée et des parties de Karlshagen ont été réquisitionnées. Petit à petit, le nord-ouest d'Usedom a été transformé en forteresse. Certaines parties de la pointe nord de Peenemünde purent même être inondées afin de tromper les assaillants aériens avec une autre image de l'île.

Mais cette opération coûteuse s'avéra plus longue que ne l'avait imaginé le "Führer". Les premières annonces de succès ne sont arrivées que lorsque le tournant en faveur des Alliés s'est dessiné en 1942. Adolf Hitler ordonna la production en série des fusées, dont le matériau ne résistait souvent pas à la chaleur générée lors de la traversée des couches atmosphériques. Un missile sur trois ou quatre explosait avant d'avoir atteint sa cible. La riposte la plus massive des Alliés, dans la nuit du 17 au 18 août 1943, s'est transformée en un enfer qui a fait à lui seul plus de 2 000 morts, dont des centaines de travailleurs forcés (y compris des femmes et des enfants). En seulement une demi-heure, 700 bombardiers et chasseurs de nuit ont déversé toute leur charge de bombes sur Peenemünde et Karlshagen. De nombreux bâtiments, y compris la colonie de la plage et Karlshagen, ont été réduits en cendres. Les bombes au phosphore ont fait brûler les gens comme des torches. Les survivants racontent des scènes d'horreur. Ensuite, le "nettoyage" a été fait à Peenemünde et la production de fusées a été transférée dans le centre de l'Allemagne. Néanmoins, d'autres bombardements firent encore plus de victimes. Une attaque de grande envergure a durement touché les communes de Peenemünde et de Karlshagen en juillet 1944. Des milliers de personnes sont également mortes en Angleterre à cause des missiles. Sur les 12 000 fusées V2 commandées par Hitler, plus de 1100 y atteignirent leurs cibles.

Le "Musée historique et technique de Peenemünde" s'est transformé en un "musée en plein air" des plus remarquables, dans lequel ces liens sont présentés. Sur une grande surface d'exposition, des documents, des pièces originales, des interviews de témoins de l'époque, des films documentaires et des maquettes permettent de retracer le parcours des pionniers de la fusée, en passant par la navigation spatiale civile, jusqu'au développement systématique de la première grande fusée militaire à Peenemünde, ainsi que sa production en série et son utilisation pendant la guerre dans un contexte historique. La centrale électrique des anciens centres d'essai de Peenemünde, accessible individuellement, fait partie de l'exposition et complète les curiosités en tant que plus grand monument technique du Mecklembourg-Poméranie occidentale. Un circuit balisé menant à des lieux authentiques sur le vaste site des anciennes stations expérimentales permet d'avoir une vision plus complète et de saisir le contexte.

Le port de Peenemünde, situé au nord du port de plaisance, fait en partie partie partie du site de l'exposition et offre aux visiteurs un aperçu muséographique de divers navires de guerre de l'époque de la "guerre froide", notamment d'un sous-marin russe. Le port est également utilisé en partie par des bateaux de plaisance et des bateaux à passagers.

Des vestiges impressionnants de l'ancienne liaison ferroviaire rapide vers Berlin se trouvent encore dans la forêt au nord de Peenemünde. Certes, les rails de la ligne à quatre voies manquent, mais les passages souterrains et les quais sont toujours là. En outre, on y trouve encore d'énormes citernes qui servaient à réguler le niveau de la nappe phréatique. Une porte de Brandebourg en miniature a même été construite à Peenemünde. Elle a été dynamitée après la guerre, tout comme les immenses halls de production, dont les carreaux sont encore intacts sous les décombres. La végétation arborée différente permet de mesurer les dimensions gigantesques des quatre halls.

En ce sens, Peenemünde est une "curiosité" que l'on peut atteindre par le train de l'île.

On peut aussi marcher sur la digue qui longe le Peenestrom de Karlshagen à Peenemünde, à moins de préférer s'y rendre à vélo par la route. Un panneau d'information près de la caserne des pompiers de Karlshagen donne de plus amples renseignements sur la station balnéaire, qui n'a elle-même aucune curiosité. Il reste encore à recommander la randonnée sur la digue qui relie le port de Karlshagen au sud de Zercherin. La récompense de cette marche est le beau paysage du marais du Trassen à gauche et la vue sur le Peenestrom à droite.

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